Acteur désormais bien connu du tissu économique de la région, l’Incubateur Lorrain a subi la crise sanitaire à l’instar d’autres organisations. Mais Natacha Hauser Costa, sa directrice, évoque ici son impact neutre voie parfois positif sur les start-ups accueillies par son établissement. Rappelons que l’Incubateur Lorrain a pour vocation d’accompagner les projets émanant de chercheurs, enseignants-chercheurs ou doctorants souhaitant participer à la création d’une entreprise innovante à partir de leurs travaux de recherche. S’y ajoutent depuis quelques années, les étudiants entrepreneurs issus du Pôle entrepreneuriat étudiant de Lorraine (PeeL) dès lors qu’un lien avec un laboratoire de recherche apporte une valeur ajoutée au projet d’entreprise.
Des chiffres excellents en 2020 et 2021 malgré la pandémie
Selon Natacha Hauser Costa, l’année 2020 a battu des records avec 15 créations de start-ups et un millésime 2021 qui s’annonce lui aussi excellent. De plus l’Incubateur Lorrain «n’a constaté aucune défaillance d’entreprise durant cette période. Evidemment certaines ont bénéficié de Prêts garantis par l’Etat comme le reste des entreprises, mais même celles de moins d’un an, non éligibles au PGE ont réussi à maintenir une activité». Le flux de chercheurs, doctorants et étudiants porteurs de projets est resté identique, seuls ceux nécessitant des études cliniques ont observé un ralentissement de leur projet en raison de la surcharge des hôpitaux.
Comment une crise peut accélérer des projets d’entreprise ?
Contrairement aux idées reçues, la crise sanitaire, malgré ses conséquences néfastes, a plutôt accéléré la création d’entreprise au sein de l’Incubateur Lorrain. D’autres start-ups incubées ont pu développer ou modifier certains de leurs projets en réponse à la crise sanitaire.
Inotrem, une société qui développe un nouveau médicament contre les maladies inflammatoires a pu mettre en œuvre rapidement un essai clinique pour étudier l’efficacité de son produit contre la covid, avec le soutien de la BPI,
Sysark, une société ayant conçu un robot de préparation des médicaments radioactifs pour les laboratoires a mis au point une seringue spécifique à la vaccination de la Covid pour réduire les pertes de doses de vaccin,
Deep River, une start-up qui a mis au point un système permettant d’insérer des fichiers cachés dans une vidéo, comme le dossier médical par exemple, a trouvé des clients pendant la crise.
Un agenda perturbé mais une activité préservée
Comme l’ensemble des acteurs économiques, l’Incubateur Lorrain a souffert de la mise à distance pendant les confinements, et de l’impossibilité d’organiser ses rencontres régulières qui permettent d’animer la communauté des start-up. Natacha Hauser Costa souligne l’importance de ces occasions «d’échanger entre porteurs de projets, parfois de faire naître des idées communes, de se créer un réseau…». Mais elle se félicite de l’organisation maintenue et réussie des Food Innovation Days où, entre autres, près de 100 rendez-vous BtoB ont pu être organisés entre startuppers et entreprises du secteur de l’agro-alimentaire, avec à la clef en 2021 la création d’une association Grand Est Food Tech. Une réussite qui a donné l’idée à l’Incubateur Lorrain de dupliquer cette approche sectorielle au domaine de la santé très présent parmi ses incubés.
L’incubateur lorrain
Trait d’union entre le monde académique et économique, l’Incubateur Lorrain, créé sous l’impulsion du Ministère de la recherche de l’enseignement supérieur et de l’innovation et soutenu par la région Grand Est, le Grand Nancy et Metz MétroPôle, est labellisé «Incubateur d’excellence» par la région Grand Est.
189 projets accompagnés
112 entreprises créées dont 82 toujours en activité
Plus de 550 emplois directs créés
100 millions de fonds levés
Taux de survie: 90% à 5 ans