L’autoroute A-31Bis est un axe autoroutier en projet depuis les années 1990. Il vise à alléger la congestion de l’autoroute A31 dans sa section non-concédée de 115 km dans le sillon Lorrain entre Toul et la frontière luxembourgeoise. Priorité au secteur nord entre Richemont et le Grand-duché avec l’épineux dossier de l’évitement de Thionville.
La solution actuellement retenue consiste à élargir l’actuelle A31 dans le sillon lorrain et dédoubler par un tracé neuf, les sections dont l’élargissement serait plus délicat. L’A31 est un axe stratégique dans les échanges entre le nord et le sud de l’Europe. Elle est empruntée à la fois par un transit international, mais aussi transfrontalier car de nombreux lorrains empruntent quotidiennement cet axe pour se rendre à leur travail au Luxembourg. Entre Toul et la frontière luxembourgeoise, l’autoroute accueille jusqu’à 100 000 véhicules par jour, dont 8 000 à 12 000 poids lourds. Le trafic a augmenté de 28 % en 15 ans. Les ralentissements, bouchons et accidents sont quotidiens sur cet axe surchargé, les investissements publics ayant été stoppés dans les années 1990, à l’exception de rares mesures ponctuelles. En 2009, la vitesse sur cette section de l’A31 a été réduite à 110 km/h en rase campagne et à 90 km/h en milieu urbain et entre Nancy et Metz.
Un axe neuf pour éviter Thionville
En 2016, lors du débat public le Ministère a préconisé de poursuivre le projet selon les modalités suivantes : une concession et une mise à péage de la section existante entre Thionville et la frontière luxembourgeoise, avec soit la création d’une voie réservée au covoiturage et aux bus, soit un élargissement à 2×3 voies, avec en complément une voie de bus sur la bande d’arrêt d’urgence aménagée ; une construction concédée et à péage d’un barreau neuf d’évitement de Thionville (liaison A30/A31) Par ailleurs un barreau neuf d’évitement par l’ouest de l’agglomération de Nancy, reliant Toul à Dieulouard, sans décider si ce dernier barreau serait à 2 voies ou à 2×2 voies est également au programme. Cette dernière section déchargerait fortement l’actuelle rocade de Nancy, un élargissement sur crédits publics des sections entre Dieulouard et Metz compléterait le dispositif.
– Pour le secteur Nord : La section entre Thionville et la frontière luxembourgeoise sera élargie à 2×3 voies avec une bande d’arrêt d’urgence aménagée pour la circulation des bus. Quatre variantes de tracé à 2×2 voies sont proposées pour l’évitement de Thionville avec le point sensible de Florange qui refuse de voir transiter à ciel ouvert une voie autoroutière chez elle.
– Pour le secteur Centre : La section entre Thionville et Metz à 2×3 voies ne sera pas modifiée, l’échangeur de Hauconcourt entre l’A4 et l’A31 sera réaménagé. L’hypothèse de réaménager la RN431 pour permettre le transit obligatoire des poids lourds ou le transit obligatoire de tous les véhicules en l’incorporant dans la continuité naturelle de l’A31 est abandonnée. Le diffuseur à carrefours giratoires de Fey entre cette voie et l’A31 sera toutefois réaménagé pour augmenter sa capacité. Les sections Fey – Dieulouard (26 km) et Dieulouard – Bouxières-aux-Dames (13 km) seront élargies à 2×3 voies, sur crédits publics.
– Pour le secteur Sud, un choix devra être fait parmi les trois principes qui sont proposés entre Bouxières-aux-Dames et Toul : Soit une liaison autoroutière concédée à péage, à 2×2 voies, avec deux variantes locales de tracé au niveau de Bouxières-aux Dames, et trois variantes au niveau de Toul, ou un aménagement sur place de la D611 (54) en voie express à 2×2 voies et carrefours giratoires intermédiaires, avec les deux variantes de raccordement sur l’A31 à Dieulouard, ou un élargissement des sections de l’A31 les moins difficilement réalisables pour avoir une continuité à 2×3 voies sauf point singulier : 2×3 voies entre Toul et Laxou, mise à 2 voies de certaines bretelles de l’échangeur “origine” avec l’A33 pour améliorer la continuité de l’A31 qui se réduit actuellement à 1 voie au niveau de cet échangeur, 2×3 voies entre Laxou et Malzéville, 2×4 voies entre Malzéville et Champigneulles, 2×3 voies non modifiées entre Champigneulles et Bouxières-aux-Dames
Mobilité au Grand-duché :
Encore trois années de purgatoire
D’ici 2023, le trafic fonctionnera à nouveau correctement au Luxembourg proprement dit. Grâce à une meilleure organisation des transports publics. François Bausch, ministre de la Mobilité, de la Sécurité intérieure et de la Défense promet un tel retour à l’équilibre. Trois ans de purgatoire encore.
La circulation ne s’est pas améliorée dans la capitale. Au contraire, Luxembourg est maintenant dans la phase de mise en œuvre la plus compliquée, a reconnu François Bausch en parlant des chantiers des CFL, du tram qui tourne au ralenti boulevard Royal et dans le quartier gare, et à propos de certains projets de construction routière. Le ministre de la Mobilité assure que d’année en année des éléments du puzzle s’ajusteront pour améliorer la situation. L’année charnière sera 2023 et à cette date les grands chantiers de construction seront terminés. La ligne de tramway ira de la Cloche d’Or au Kirchberg, l’extension de la gare centrale et le doublement de la ligne ferroviaire Luxembourg-Bettembourg seront intervenus.
Des améliorations sont déjà bien réelles, telle la ligne à double voie de Sandweiler mise en service au printemps et le cinquième quai de la gare centrale qui s’achève. A partir de décembre, le nombre de trains de la ligne ouest de Trèves-Luxembourg sera augmenté. Au printemps 2020, le rond-point turbo Schaffner sera prêt. Fin 2020, la ligne de tramway vers la gare centrale sera mise en service et les bus RGTR disparaîtront de la ville. Ce qui manque encore à cette stratégie pour une mobilité durable (MoDu 2.0) c’est le concept d’infrastructure jusqu’en 2035, afin que le pays puisse anticiper les futurs projets d’infrastructure qui reste encore à discuter dans le cadre du développement du Luxembourg.
Accélérer le co-voiturage
Le ministre Claude Turmes planche en ce moment sur le programme directeur, qui décrira la manière dont le Luxembourg va se développer au cours des prochaines années. Le Luxembourg connaît un énorme dynamisme économique, le revers de la médaille en étant les coûts indirects, les dommages collatéraux qui se produisent avec un certain décalage, tels que les besoins en infrastructures. Il s’agit de voir ce que le pays peut supporter et comment cultiver la cohésion sociale. Comme il le répète à souhait, le ministre de la Mobilité explique que les problèmes de transport ne peuvent se résoudre à travers un seul levier, mais par la combinaison de plusieurs formes de mobilité. En présentant la réorganisation des bus RGTR à advenir en 2021, le responsable politique a insisté sur un concept qui repose sur de nombreuses lignes de bus express. Un premier projet concerne l’itinéraire Gonderange-Kirchberg. Le matin les personnes entrent dans la ville, le soir elles en ressortent. Des feux tricolores intelligents qui amélioreront la circulation des bus seront installés et dans les zones rurales un concept pour les bus collectifs sera activé. Il faut encore pousser un peu le covoiturage, le souhait du ministre étant de faire participer davantage d’entreprises. Pour l’utilisation de la bande d’arrêt d’urgence par le covoiturage, le pays démarrera avec la liaison Luxembourg-Steinfort qui servira de projet-pilote.